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Préoccupation mondiale pour les Rohingya | Commission d’enquête de l’ONU recommande la CPI

De nouvelles images satellites obtenues par Human Rights Watch montrent la pleine destruction du village de Chein Khar Li Satellite imagery © DigitalGlobe 2017
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La pression internationale est nécessaire pour aider les Rohingya

À mesure que la crise humanitaire et des droits de l’homme s’intensifie au Myanmar, la diaspora internationale et les organisations de la société civile nationales appellent à une assistance mondiale après une semaine de déplacement de masse, d’incendie de villages et un nombre croissant de morts. L’organisation des droits de l’homme Burmese Rohingya Organisation UK déclare avoir confirmé que plus de 1 000 Rohingya ont perdu la vie jusqu’à présent. Entre temps, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont exhorté le Conseil de sécurité à se réunir et à discuter des rapports de victimes de masse, tandis que le Premier Ministre de l’Inde, ou des milliers de refugies Rohingya refugiés résident abordera la recrudescence des violences lors d’une visite d’État dès mardi.

Avec la situation actuelle rappelant la violence ethnique communale de 2012 et le déplacement de 15 000 personnes issus de la grande opération militaire de 2016, le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Myanmar a exprimé ses préoccupations concernant les liens qui existent entre l’absence de justice pour le groupe marginalise des Rohingya et la radicalisation dans le nord de Rakhine. Han Gyi, coordinateur de ND-Burma, qui a signalé des violations graves actuellement perpétrées contre des civils pour des raisons ethniques, y compris par certaines commises par des insurgés, a déclaré : « Tant que l’impunité pour les violations des droits de l’homme subsiste, ces violations continueront d’être commises. Sans justice, il ne peut y avoir ni état de droit, ni démocratie. » 

Le president de Burmese Rohingya Organisation UK, Tun Khin, était convaincu que la situation ne pouvait s’améliorer sans la pression internationale, déclarant : « La situation des Rohingya au Myanmar peut être résolue s’il existe une volonté politique. Ce ne sera pas simple mais c’est faisable. »

 

Commission de l’ONU à la CPI : Des crimes contre l’humanité auraient été commis au Burundi

Les enquêteurs des Nations Unies ont conclu qu’il existe des raisons valables de croire que des crimes contre l’humanité ont été commis au Burundi, y compris par de hauts fonctionnaires gouvernementaux. La Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi, qui a fait l’objet d’obstruction par le gouvernement, a demandé à ce que la CPI ouvre une enquête au plus vite sur l’état des exécutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires et détentions, des actes de torture, de violence sexuelle, des traitements cruels, inhumains et dégradants, et des disparitions forcées.

Faisant écho des conclusions préalables des organisations des droits de l’homme tells qu’Amnesty International, le Président de la Commission d’enquête Fatsah Ouguergouz a indiqué, « Nous avons été choqués par l’étendue et la brutalité des violations. Nous avons également constaté un manque de volonté de la part des autorités burundaises de lutter contre l’impunité et de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire. Il existe donc de fortes chances que les auteurs de ces crimes restent impunis. »

Lambert Nigaruraprésident de la Coalition nationale burundaise pour la CPIa salué l’exhaustivité du rapport de la Commission et la possibilité qu’il offre de lancer une enquête de la CPI: « Le rapport de l’ONU a mis en évidence ses techniques permettant de révéler la vérité. Il est donc grand temps que la CPI ouvre une enquête sur les crimes commis au Burundi. »

La violente crise politique au Burundi, qui fait déjà l’objet d’un examen préliminaire de la CPI et qui est issue de l’annonce par président Pierre Nkurunziza de sa volonté de briguer un troisième mandat controverse en 2015, a causé la mort de milliers de personnes et le déplacement de 417 000 civils. Le Burundi a informé l’ONU de son intention de se retirer de la CPI en octobre 2016, avec une date d’effet du retrait prévue pour le 27 octobre 2017.

REACTION  : COALITION BURUNDAISE POUR LA CPI

 

Enquêtes de la CPI

RCA : Des travailleurs humanitaires sont forcés de se retirer des villes et des villages en raison de l’escalade des violences. Médecins Sans Frontières a averti que le nombre croissant de groupes armés en RCA rend le travail des travailleurs humanitaires impossible.

Darfour, Soudan : La Chambre préliminaire de la CPI a appelé à la coopération du Kazakhstan dans l’arrestation et la remise du président soudanais Omar el-Béchir à la CPI s’il devait se rendre sur son territoire.  

RDC : Dans la suite de son témoignage à la CPI, Bosco Ntaganda a déclaré faire appliquer la discipline au sein des Forces Patriotiques pour la Libération du Congo et avoir puni des combattants qui attaquaient les civils.   

10 faits à savoir sur le procès Ntaganda à la CPI

 

Examens préliminaires de la CPI

Nigeria : Le gouvernement britannique a annoncé l’apport d’une aide de £200m pour lutter contre Boko Haram, alors que les organisations des droits de l’homme exhortent la communauté internationale à intensifier son aide humanitaire dans la région du lac Tchad, où la résurgence du groupe militant a cause d’au moins 381 civils depuis avril.

Afghanistan : Les avions de guerre afghans ont tué au moins 13 civils près de Herat et un raid aérien de l’OTAN aurait tué 11 civils à Logar alors que les Etats-Unis intensifient leur recours aux raids aériens dans leur lutte contre les insurgés.    

Irak : Le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme a réitéré son appel à une enquête de la CPI sur les crimes de guerre en rapport avec les violations commises contre des détenus en Irak par les forces britanniques de 2003 à 2008.  

Colombie : Le gouvernement et le dernier groupe de guérilla actif dans le pays, l’ELN, ont annoncé un cessez-le-feu comme étape essentielle vers une « paix totale » et mettant ainsi fin à la plus longue guerre civile d’Amérique latine.

Paix et Justice en Colombie ?

 

 

Campagne pour la justice globale

Un nouveau rapport de Human Rights Watch a déclaré que les actes de torture perpétrés de manière généralisée et systématique par les forces de sécurité égyptiennes contre des détenus politiques pourraient constituer des crimes contre l’humanité.

Un activiste des droits de l’homme soudanais, détenteur d’un prix, a été libéré après avoir passé une peine de prison de 8 mois. Mudawi Ibrahim Adam a été arrêté par le gouvernement du Soudan pour des charges de trahison mais s’est engagé à continuer la lutte et à poursuivre son travail en faveur des droits de l’homme.  

Les procureurs serbes ont inculpé 5 personnes pour torture et meurtre de 20 civils durant la Guerre de Bosnie dans les années 90, dont la plupart étaient des musulmans serbes.

L’ancien ambassadeur du Sri Lanka auprès de six pays en Amérique latine, accusé de crimes de guerre par l’organisation des droits de l’homme the International Truth and Justice Project, a quitté son poste au Brésil après avoir effectué un mandat de 2 ans.

La Cour suprême de Pristina a confirmé un verdict condamnant dix anciens membres de l’Armée de libération du Kosovo pour des crimes commis contre des civils lors du conflit de 1998-99.  

 

Partout dans le monde

Le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a fait l’objet de critiques pour une politique apparente de violente répression, n’assisterait pas au Conseil des droits de l’homme de l’ONU la semaine prochaine. 

Human Rights Watch a identifié l’arrestation de Mohamed Fali, président de la communauté Ahmadiyya en Algérie, alors que l’intolérance du gouvernement envers les minorités religieuses s’intensifie. Ils appellent à sa libération immédiate.  
 

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