Crise en Afrique centrale et orientale | Rejoignez la CPI | Plus de temps pour nommer les juges
Au bord de la crise, l'Afrique centrale et orientale a besoin de justice
Une crise humanitaire émerge en Afrique centrale et orientale avec plusieurs pays confrontés à une augmentation de la violence armée, des déplacements et de l’insécurité alimentaire. Pour freiner l’intensification de la situation, les Nations Unies (ONU) et la société civile ont réitéré la nécessité urgente de traduire en justice les auteurs de violations des droits de l’Homme.
Dans son dernier rapport, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU déclare que « le conflit est omniprésent et se répand dans le Soudan du Sud, la Somalie et la République démocratique du Congo (RDC), alors que le Kenya risque des violences électorales en 2017 ». Pendant ce temps, la paix fragile en République centrafricaine est menacée et les autorités du Cameroun auraient torturé des centaines de détenus dans la lutte contre Boko Haram.
Selon le rapport de l’ONU, près de 640 000 réfugiés et demandeurs d’asile se sont réfugiés dans la région des Grands Lacs et de la Corne de l’Afrique depuis début 2017, ce qui représente un total 4,4 millions de personnes déplacées. La majorité des nouveaux déplacés viendraient du Soudan du Sud et du Burundi. Le Soudan du Sud est devenu l’origine de la crise de réfugiés qui connaît la croissance la plus rapide, tandis que la RDC a vu cette année le plus grand nombre de personnes au monde qui fuient un conflit interne.
Dans un débat ouvert sur le renforcement des capacités africaines en matière de paix et de sécurité au Conseil de sécurité de l’ONU la semaine dernière, le Secrétaire général, António Guterres, a déclaré que l’ONU et l’Union Africaine partagent un intérêt commun à renforcer les mécanismes qui désamorceraient les conflits avant qu'ils ne s'aggravent et à les gérer efficacement quand ils se produisent.
Alors que certaines situations dans cette région troublée ont déjà commencé à montrer des signes d’espoir suite à une action ou une pression internationale, notamment par la Cour pénale internationale (CPI) dans certaines affaires, d’autres précisent qu’un large éventail de réponses dans le cadre du système de justice internationale du Statut de Rome devra entrer en jeu dans la région pour qu’une paix durable soit possible.
La campagne JOIN
Les ministres des affaires étrangères du Danemark, de Chypre, de l’Argentine et de la République tchèque, et le président de l’AEP appellent à l’universalité, ou à l'adhésion complète de leur État à la Cour pénale internationale. Ils ont lancé la campagne JOIN (« rejoindre ») avec une vidéo qui regroupe un certain nombre de ministres des affaires étrangeres et de la justice encourageant les États qui ne sont pas encore parties à ratifier/adhérer au Statut.
Période de nomination judiciaire prolongée jusqu’au 30 juillet
Avec un manque de nominations pour les élections des six places sur le banc des juges de la CPI pendant la période de nomination régulière entre le 24 avril et le 16 juillet, les États membres de la CPI ont jusqu’au 30 juillet pour présenter d’autres candidats. Voici les détails des nominations jusqu'à présent.
Enquêtes de la CPI
Darfour, Soudan : Les autorités soudanaises ont été accusées de restreindre la liberté d’expression et le rassemblement pacifique après avoir bloqué plus de 1 000 étudiants darfouriens qui protestaient contre l’expulsion de plusieurs collègues de leur université.
RDC : Alors qu'un chef de milice recherché, Ntabo Ntaberi Sheka, impliqué dans de nombreuses atrocités dans l’est de la RDC, s’est rendu, Bosco Ntaganda, temoignant la défense à la CPI, a nié avoir personnellement et indirectement exécuté des combattants rebelles insubordonnés en tant que commandant de la milice de l’Union des Patriotes Congolais (UPC).
Kenya : Les tensions semblent être élevées parmi certaines communautés sur place, craignant qu’un sondage contesté lors des élections d’août déclenche une nouvelle vague de violence postélectorale.
Libye : Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont demandé justice en Libye en réponse à des rapports d’exécutions sommaires par l’armée nationale libyenne, de trafic d’êtres humains, et à un suspect de la CPI qui continue d'être en liberté.
Mali : La CPI a prévu une audience publique le 17 août pour rendre son ordonnance de réparation dans l’affaire d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi, qui s’est déclaré coupable de co-perpétrer des attaques contre des bâtiments historiques et religieux à Tombouctou.
Réactions sur le procès concernant la destruction à Tombouctou
Examens préliminaires de la CPI
Colombie : Selon la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), les défenseurs des droits de l’Homme restent en danger en Colombie au milieu de structures paramilitaires persistantes, d’impunité et de réactivité limitée de l’État.
Nigéria : Une organisation a déposé une note à la CPI en revendiquant que le gouverneur de l’État de Taraba n’a pas fait assez pour empêcher un affrontement entre les communautés du Nguroje et du Plateau de Mambilla, dans lequel plus de 300 personnes auraient été tuées.
Afghanistan : Alors qu’Amnesty International a dénoncé le récent bombardement de Kaboul en tant que crime de guerre, un rapport de l’ONU a révélé que les femmes afghanes souffrent de plus en plus du conflit en cours et sont parmi ses victimes.
qui a demandé une enquête plus rapide de la cpi en afghanistaN ?
Campagne pour la Justice Globale
Un groupe de réflexion africain a exhorté l’administration ghanéenne à accorder la priorité à la domestication du projet de loi de la CPI afin de permettre à la Cour de juger les cas que les tribunaux nationaux eux-mêmes ne peuvent pas.
La Turquie est confrontée à une pression internationale croissante après que la Commission Européenne a rejoint la société civile en exigeant la libération de six défenseurs des droits de l’Homme qui sont détenus.
Le président des Chambres spécialisées du Kosovo a promis que l’institution nouvellement établie serait indépendante de parti pris ethnique et chercherait à protéger correctement les témoins en jugeant les anciens membres de l’Armée de libération du Kosovo.
Plusieurs ex-détenus syriens ont fourni des témoignages accusant le président Bashar al-Assad de torture dans les prisons dans le cadre d’une affaire historique déposée par le Centre Européen pour les Droits Constitutionnels et les Droits de l’Homme (ECCHR), un membre de la Coalition.
quel type de soutien la société civile a-t-elle fourni aux victimes de torture ?
Dans le monde
La FIDH a demandé que le problème de la violence contre la communauté indigène de Santal au Bangladesh soit considéré, déclarant que « tant que les responsables de l’application de la loi ne sont pas tenus responsables [...], personne n’est en sécurité ».
Alors que l’attention se tourne vers le Kenya avant ses élections en août, de multiples allégations ont émergé d’une violence politique contre le parti d’opposition MDC-T au Zimbabwe, un autre pays en pleines élections importantes.
Les images filmées par Human Rights Watch semblent révéler une répression systématique et violente contre les Vénézuéliens protestant contre l’autoritarisme grandissant du gouvernement, en violation à leurs droits de l’Homme.
L’organisation a également accusé la police française d’abus contre les migrants à Calais, avec des allégations d’utilisation arbitraire et inutile de bombe lacrymogène sur des enfants et des adultes non violents.
Comment la CPI peut-elle aider à éliminer la violence sexuelle dans les conflits ?
Quelles actualités de la #JusticeGlobale ont attiré votre attention cette semaine ? Faites-le nous savoir en commentaire ci-dessous, ou sur tweetant @_CICC_fr.