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La LRA de Kony ressurgit

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Retour de la LRA : vers une nouvelle période de terreur ? 

Le retrait des troupes ougandaises et américaines qui traquaient l’un des hommes les plus recherchés du monde, le chef rebelle de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA pour Lord’s Resistance Army) Joseph Kony, semble déjà avoir des répercussions, alors que les Etats-Unis annoncent le retour d’un groupe rebelle connu pour sa brutalité contre les enfants.

« Le retrait de l’Opération anti-LRA soulève de nouveaux défis quant à l’arrestation de Joseph Kony dans la mesure où les ressources et l’expertise apportées par l’opération ne seront plus disponibles pour faciliter sa reddition » a commenté Human Rights Watch

Des mandats d’arrêt de la CPI ont été émis contre Joseph Kony et contre quatre autres membres de l’Armée de résistance du Seigneur en juillet 2005, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le nord de l’Ouganda. La création d’une Initiative de coopération régionale pour l’élimination de la LRA (ICR-LRA) en Ouganda a conduit à de multiples défections et arrêts, parmi lesquels son ancien chef Dominic Ongwen dont le procès est en cours à la CPI.

Kony est cependant toujours en fuite, et pourrait se cacher au Darfour, au Soudan, ou s’être rendu en République centrafricaine (RCA). Les charges qui pèsent contre lui comprennent des meurtres, de l’asservissement sexuel, des pillages et le recrutement d’enfants soldats. 

La société civile a exprimé sa consternation face à l’arrêt de cette opération, évoquant l’implication de l’Ouganda et des pays voisins. En République démocratique du Congo, des groupes de dissidents continuent à terroriser les communautés locales et sont responsables de l’enlèvement de 61 civils dans le parc national de Garamba au début du mois, où la situation était déjà décrite comme très critique. Entre temps, les préoccupations concernant le retour de la LRA ont incité les femmes en RCA à envisager de fuir leurs maisons. Le manque de sécurité génère une situation similaire à celle du Soudan du Sud déjà déchiré par la guerre.

En outre, la fin des recherches en vue d’arrêter Kony est une déception pour les victimes laissées pour compte. 

« La raison qui a été fournie pour expliquer ce retrait n'aident pas non plus », explique Oryem Nyeko du Projet Justice et Réconciliation en Ouganda. Les forces ougandaises ont pris la décision de mettre fin aux poursuites de la LRA parce que leur mission « était achevée ». Ceci est problématique puisque le message aux victimes des atrocités alléguées contre Kony, ainsi qu’à leur communauté, est renforcé. A savoir que la responsabilité pour les crimes commis pendant la guerre n’est pas une priorité ». 

Au regard de ces informations, HRW a appelé à une coopération accrue entre les États parties de la CPI afin de combler le vide laissé par ce retrait, d’avancer sur l’arrestation de Kony et de protéger les civils les plus touchés. 

Mettez-vous à jour sur l’enquête de la CPI en Ouganda.

En savoir plus sur les suspects de la CPI en fuite.

 

Enquêtes de la CPI 

RDC : En témoignant à la CPI, Bosco Ntaganda a déclaré qu’il avait été "inspiré" par le président ougandais Yoweri Museveni pour former un groupe de combat à l’Est de la RDC. 

Kenya : Les dirigeants de l’opposition ont accusé le président Uhuru Kenyatta et le député William Ruto d’avoir cherché à s’attirer la sympathie lors des élections d’août en affirmant que l’opposition cherchait à relancer les affaires de la CPI contre eux.

 

Examens préliminaires de la CPI 

Afghanistan : Le gouvernement Trump a annoncé son intention d’envoyer presque 4 000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan. D’anciens commandants et experts militaires ont estimé qu’il mettait « la charrue avant les boeufs ». 

Burundi : Malgré l'insistance du gouvernement pour le contraire, l'ONU a signalé que les forces de sécurité et les milices alliées au gouvernement continuent de torturer et de tuer les opposants.

Gabon : Les autorités nationales enquêteraient actuellement sur des menaces contre le président Ali Bongo avant une visite de l’équipe de la CPI pour enquêter sur les violences postélectorales. 

Nigeria : Amnesty internationale a réitéré ses appels à des enquêtes impartiales concernant les allégations de violations des droits de l’Homme par neuf commandants supérieurs de l’armée, affirmant qu’un rapport du groupe militaire à ce sujet n’était ni indépendant ni efficace.

 

Campagne pour la justice mondiale 

L’un des membres de la Coalition Physicians for Human Rights a développé une application médicale dont le but est de documenter les preuves de violences sexuelles en RDC, et ainsi obtenir justice pour les victimes de viol à travers la poursuite des crimes de guerre.

Un tribunal espagnol fait pression pour que l’affaire contre l'ancien chef d’Etat-major de l'armée rwandaise soit rouverte. Ce dernier pourrait ainsi faire face à des accusations de crimes de guerre, de terrorisme, de génocide et de crimes contre l’humanité

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) intensifie sa pression sur l’Union Européenne pour venir en aide aux 800 000 migrants présents en Libye, dont cent sont maintenus en captivité, sous-alimentés et battus. 

Suite à l’audience de l’Afrique du Sud à la CPI, pour expliquer pourquoi elle n’avait pas arrêté le président soudanais et suspect de la CPI Omar el-Béchir, la Chambre préliminaire II a annoncé qu’elle devrait rendre sa décision le 6 juillet 2017. 

En coulisse : la comparution de l’Afrique du Sud à la CPI.

 

Dans le monde 

Les vidéos d’une coalition dirigée par les Etats-Unis montrant l’usage de munitions au phosphore blanc dans les quartiers civils en Syrie ont conduit à des accusations de crimes de guerre par Amnesty International

Malgré la demande du rapporteur spécial des Nations-Unies l’an dernier pour un examen de la situation par la CPI, aucun changement n’est intervenu dans le dossier des droits de l’Homme en Érythrée. Des rapports continuent à mentionner en permanence des arrestations arbitraires, des emprisonnements et des disparitions forcées. 

L’Australie a approuvé une action en justice de 90 millions d’AUD (dollars australiens) - le « plus important montant en matière d’action collective pour les droits de l’Homme » que le pays ait jamais connu - suite à des rapports d’agression sexuelle, de maltraitance et d’auto-immolation dans plusieurs de ses centres de détention pour réfugiés.

Le congrès national Africain aurait toujours l’intention de retirer l’Afrique du Sud de la CPI, même si le gouvernement avait révoqué un projet de loi similaire en mars dernier. 

Comment la société civile a-t-elle fait campagne pour que l’Afrique du Sud reste membre de la CPI ?

 

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